Ahhh (soupire plein d’espérance) ! Si tous les étés pouvaient être comme celui-ci ! À Tévenon, nous n’avions pas vu une aussi belle saison pour cultiver depuis longtemps. Voici un petit résumé de la saison qui se termine.
Lors de notre réunion d’orientation du mois de janvier, nous avions choisi de regrouper les moments de semailles et mises en terre sur 2 périodes précises :
- Planter début mars afin de récolter au printemps.
- Puis planter mi-mai les légumes d’été pour des récoltes au mois d’août.
S’en serait suivi, le moment venu, de planter la suite pour l’automne.
Le printemps
Le début de saison a été suffisamment sec pour que les limaces n’aient pas le temps de nous faire de dégâts (ou bien, c’est nous qui nous sommes habitués). Cela nous a ainsi permis de récolter pois, fèves, salades, fraises, pleins de petits fruits sortis précocemment ainsi que les oignons, poireaux et choux laissés en terre l’automne dernier.

Début juin, les premiers pois.

Dans la jungle des fraises.

La jungle des laitues.

Et celle des groseilles (le 13 juin).
L’été
Cet été, ce sont alternées, en douceur, des périodes de soleil/chaleur et de pluies, sans réelles canicules ni grêlons devastateurs. Nous sommes certainement passés entre les gouttes, des dégâts ayant eu lieu dans des régions proches, mais pas chez nous. Bref, que du bon !

Vue d’ensemble au début du mois d’août
Toujours lors de notre réunion d’orientation annuelle, nous avions décidé de regrouper certaines planches afin d’en réduire le nombre et aussi pour créer des zones «forêts» plus larges, cela afin de protéger la végétation des vents thermiques quotidiens de nos montagnes (chauds de jours et froids de nuit) très desséchants pour les plantes.
Nous avons ainsi semé deux zones « forêts » en forme de tortues (les strates les plus hautes au milieu et les plus basses sur les bords) sur des planches de 3 x 6 m au lieu des 1,2 x 6 m habituels.
Fin mai, nous y avons simultanément planté des plantons et des graines de tournesols et de maïs pour les strates hautes. Autour, nous avons semé des haricots qui grimperont dessus. Au milieu, des plantons de courges et de concombres qui resterons sous les tournesols et profiteront de l’ombre des strates hautes pour finir de remplir et créer le coeur humide de la « tortue ». En bordure, des tomates et des courgettes, qui profiteront de cette humidité du sol, mais, en même temps, qui seront exposés au soleil. Bref, une sorte de milpa « augmentée ».

Parcelle-forêt n°1, côté ouest du potager, le 09 août.

Parcelle-forêt n°2, côté est, même date.

Vues de l’intérieur de la parcelle-forêt n°1, atmosphère tropicale…

…et végétation géante suite au « saut du chat ».

À mi-hauteur, entre les tournesols les courges siciliennes et les haricots pointent leur nez.

à terre, les premiers concombres à récolter.

Puis les tomates.

Puis les courgettes.

Puis les courges.
Bref, de belles récoltes ont été effectuées dans ces parcelles-forêts qui ont nécéssité très peu d’entretiens. Elles n’ont été arrosées qu’après la mise en terre des graines et plantons, puis sont restées autonomes : la pluie et le soleil ont fait le reste.
Dans les planches de 1,20 m de large, nous avons créé le même système de strates que pour les zones « forêts ». Nous les avons tout autant arrosées, voir plus. On voit dans la photo ci-dessous une végétation en difficulté, très exposée, se développant avec plus de peine.

Zone hors parcelle forêt, sur des planches plus étroites
Il semblerait que nous ayons trouvé un moyen (parmis d’autres possibles) d’adapter à notre potager (750m d’altitude au pied du Jura Suisse, dans une zone de dépôts morainiques) les expérimentations syntropiques qu’Anaëlle Thery montrait dans ses premières vidéos de 2021 tournées en Dordogne. Reste à vérifier si ce genre de résultat pourra être reproduit à l’avenir sans les conditions météorologiques exceptionelles de cet été. En tous les cas il y a encore beaucoup a expérimenter et explorer en ce sens.